Les examens

nous nous sommes amusés à répertorier les types d'étudiants que l'on croise dans les périodes de stress...

Bibliothèques surchargées, frais de photocopies, livres de référence introuvables et diminution de la fréquentation des soirées. Ce refrain ne m'est pas inconnu. Peut-être les fameuses bonnes résolutions d'un quelconque réveillon ? Non, c'est bien connu, elles ne sont en tout cas pas faites pour être respectées. Faut-il y voir une modification de la conscience estudiantine suite à un profond examen de conscience ? Incohérence temporelle, ce type de travail ne peut s'effectuer du jour au lendemain. La réponse est bien plus terre à terre, non pas structurelle, mais bien conjoncturelle: une session d'examens, balayant toutes festivités sur son passage, se profile à l'horizon.

Stupeur et tremblements

Comment définir cette notion d'examen? Pour convenir à chacun, la définition se doit de rester globale et impersonnelle. La majorité des gens interrogés n'ont pas pu garder cette objectivité. Pour certains «effrayante» ou «affolante», pour d'autre «désespérée », elle ne revêt que rarement une couleur positive.

Peut-être simplement de par un mot ne cessant de ressurgir à l'évocation du terme «examen»: contrainte. D'une part, celle du ou des jours J, d'autre part celle de la période précédant l'interrogation. Deux phases distinctes d'un même ensemble dépendantes étroitement l'une de l'autre; le but du jeu étant d'arriver le jour J en état de ne pas subir. Les voies pour y parvenir semblent presque aussi nombreuses qu'il existe d'étudiants romands. Tour d'horizon de cette période où les études au sens propre du terme prennent le dessus sur le reste de la vie estudiantine plus sucrée, plus douce, tellement plus facile…

Réveil collectif
Quand faut-il commencer ses révisions? La question semble stupide tant les sessions varient de par la masse et la difficulté, certes subjective, du travail. Pourtant, une tendance semble étonnamment se révéler à l'analyse de la fréquentation des bibliothèques. Beaucoup d'étudiants semblent s'être réveillés le lundi 9 janvier 2006 avec la ferme intention de se mettre au travail. Insolite? Le sujet mériterait peut-être une étude psychologique approfondie. Pour ma part, la réponse à ce soudain réveil collectif est à aller chercher dans la logique humaine qui veut que les vacances ne sont pas faites pour étudier. A la rentrée, il ne reste plus qu'un mois. Pour certains, c'est encore large. Pour d'autres, beaucoup plus limite. Enfin, certains, en découvrant la matière (eh oui...), s'énervent contre un système ne leur permettant plus de sortir de la matrice. Reste alors à redoubler d'efforts ou éventuellement à songer à des méthodes moins conventionnelles.

Une fois mis au travail, ou du moins convaincu de s'y être mis, bien qu'une multitude d'approches de la période existent, il est possible de distinguer quelques tendances générales.

Typologies estudiantines
Hommage en premier lieu aux «routiniers». Ceux qui passent une majeure partie de leur année à travailler dans les bibliothèques romandes parce qu'ils aiment ça ou simplement parce qu'ils ne s'imaginent pas faire autre chose. Les études, ils adorent ça. Certes parfois pour leur contenu, mais souvent pour leur contenant. Quoi de plus agréable que de traîner toute la journée à la bibliothèque à boire des cafés, accrocher les derniers ragots ou tenter de rencontrer l'âme soeur (voir etumag 004). Pour eux, la période d'examens ressemble étrangement aux autres jours de l'année avec, peut-être, un soupçon de stress en plus.

Ceux qui le vivent mal

À l'opposé, signalons les «absents». Ces fameux visages que l'on découvre pour la première fois le jour de l'examen ou quelques jours avant, s'énervant sur une photocopieuse en pleine indigestion des notes de cours qui ne cessent de lui être imposées. Une petite pensée pour les «angoissés» infréquentables à cette période de l'année. 

Ces pauvres gens appréhendent ce type d'échéances universitaires comme s'ils partaient au combat. Incapable de communiquer calmement, ils détiennent souvent une capacité invraisemblable à transmettre leur propre stress. Ils excellent en effet dans l'art de répandre des rumeurs plus affolantes les unes que les autres: par exemple, le comportement infâme de certains professeurs lors des oraux ou le livre de deux mille pages sorti de nulle part, mais bien sûr incontournable pour arracher la moyenne. Alors, pour avoir eu à subir à maintes reprises des amis atteints par ce terrible handicap chronique, un seul conseil: évitez-les et rappelez-les à la fin de la session. Cette maladie n'est pas incurable, mais ne se soigne pas sur le court terme. Un travail de fond est nécessaire.

Détachement et zen
Nommons encore une dernière catégorie dans cet aperçu non exhaustif: les étudiants «à la cool». Obnubilés à l'idée de paraître des plus zen face aux épreuves à venir, ils ne cesseront de se vanter de parvenir à concilier loisirs et travail, voire même à passer leurs examens sans fournir le moindre effort. Utopie, comme l'illustre anecdote d'un ex-touriste universitaire plus ou moins repenti: «C'était lors de ma première année universitaire. Une dissertation de sociologie politique se profilait à l'horizon. Rien de ce que j'aurais dû lire ne l'avait été. Dans ce cas-là, sans connaître la matière, impossible de viser juste...». A chacun donc son style qui, moyennant un minimum de travail, peut s'avérer efficace. Le tout est de passer sur cette période en évitant de fatiguer et de se faire du mal.

les examens

Il semble donc que cette période contraignante pour la plupart des étudiants ne soit pas la plus réjouissante de l'année.
Si l'on ajoute à cela le froid et la grisaille persistante de saison, on obtient un cocktail dépressif même pour les plus positifs. etudiants.ch te propose donc quelques idées pour positiver:

- Si tu vis encore chez papa-maman, la période d'examens est idéale pour négliger les tâches ménagères en toute bonne conscience. Même dans le cas contraire, pour les plus chanceux, il arrive parfois qu'une lessive se fasse toute seule comme par miracle...

- La période d'examens est une bonne occasion de vivre un peu plus sainement. Finies la picole et la défonce chronique. Remplace cet exutoire par le sport et tu rentreras peut-être dans ton maillot de bain préféré l'été prochain.

- Enfin, classique mais efficace, dis-toi qu'après l'effort, le réconfort. Il y a en effet une forte probabilité pour que la suite soit plus agréable (dans l'optique où tu ne te vautres pas misérablement, que ton copain ou ta copine ne te quitte pas, dégoûté(e) par l'ampleur de ton échec, que ta bourse ne soit pas annulé à cause de tes mauvaises évaluations, que ta mère ne vienne pas s'incruster dans ta coloc pour surveiller la façon dont tu te prépares aux examens et que tu n'aies toujours pas gagné à l'Euromillion comme prévu...)